4 Juin 2019
De nos jours, la lithosphère, composée de la croûte terrestre et du manteau lithosphérique, est divisée en une quinzaine de plaques se déplaçant lentement sur un manteau asthénosphérique. Par endroits, ces dernières s’éloignent les unes des autres, faisant ainsi place à de nouveaux océans. Puis, à d’autres endroits, ces plaques se resserrent et conduisent à la fermeture des océans qui marquaient leurs frontières. À la suite de la fermeture d’un océan, a lieu une compression puis un plissement des sédiments accumulés sur le plancher océanique à l’origine d’une surrection de chaînes de montagnes.
Au cours des temps géologiques, les plaques lithosphériques ont été successivement affectées par des mouvements de distension puis de resserrement. Les mouvements de distension provoquent un affaissement des marges des anciens continents qui deviennent alors submergés par un océan. En conséquence, ces plaques vont se charger de sédiments induit par l’érosion des zones continentales encore émergées. Ces distensions trouvent leur origine dans l’écartement des plaques lithosphériques. Ceci est accompagné d’un volcanisme sous-marin de type basaltique. À l’opposé, lorsque les mouvements de plaque s’inversent, le resserrement engendre une compression, un plissement puis une surrection des anciennes marges continentales ainsi que des sédiments reposant sur ces dernières. C’est ce qui a eu lieu, il y a plusieurs centaines de millions d’années et a donné aujourd’hui la chaîne des Alpes que l’on connait.
Figure 1. Reconstruction paléogéographique globale au Carbonifère inférieur (-300 Ma) (d'après Scotese, Paleogeographic Map Project, 2001).
Durant l’ère primaire, les continents n’étaient pas individualisés comme de nos jours mais réunis en un supercontinent : la Pangée. Celui-ci a commencé à se disloquer, puis progressivement, s’est morcelé pour donner la Laurasie qui réunit ce que seront plus tard l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie, et le continent Gondwana qui regroupe les futures Amérique du Sud, Afrique, Australie et Antarctique. Ce qui forme aujourd’hui l’Inde est à l’époque encore solidaire de ce gigantesque continent Gondwana (fig. 1).
Figure 2. Reconstruction paléogéographique globale au Jurassique moyen (-180 Ma) (d'après Scotese, Paleogeographic Map Project, 2001).
À la fin de l’ère primaire, un océan appelé Téthys se crée. Il se situait entre le Gondwana et la Laurasie. Cet océan a atteint son extension maximale au début du Jurassique, il y a environ 180 millions d’années. L’extrémité ouest de l’océan Téthys s’est resserrée ensuite contre le continent européen au niveau de la plaque ibérique, alors que sa partie orientale était encore très ouverte (fig. 2).
Durant l’ère secondaire, les alluvions provenant des parties encore émergées des continents se sont accumulés dans cet océan. De plus, dans la partie océanique, des éruptions volcaniques sous-marines déposent des couches de basaltes se mêlant aux différents sédiments. Au cours de cette ère, une intense activité magmatique profonde a entraîné la formation de dorsales à partir desquelles se sont épanchées de grandes quantités de laves basaltiques provoquant ainsi l’éclatement par écartement des continents puis la création d’une croûte océanique.
Figure 3. A : Coupe schématique montrant l’ouverture de l’océan Atlantique au Jurassique inférieur (-160 Ma) ; B : Reconstruction paléogéographique globale au Jurassique inférieur (d'après Scotese, Paleogeographic Map Project, 2001).
Au cours du Jurassique, il y alors 160 millions d’années, cette activité magmatique a engendré l’ouverture d’un nouvel océan : l’Atlantique (fig. 3A). Ceci a provoqué l’éloignement progressif de l’Amérique, de l’Afrique et de l’Europe. C’est aussi à ce moment que l’Inde s’est détachée de l’Afrique et s’est mise à dériver en direction du continent asiatique (fig. 3B).
Figure 4. Carte des continents et océans au milieu du Crétacé (-100 Ma). Les flèches rouges indiquent la dérive des continents dans la future formation des Alpes, avec en particulier la rotation de l’Afrique sous l’effet de l’ouverture de l’Atlantique et le coulissage entre l’Ibérie et l’Europe et entre l’Afrique et l’Ibérie (source : cirquedebarrosa.free.fr).
Par la suite, le nord de la plaque africaine s’est morcelé, isolant de ce fait, une petite plaque : l’Apulie (fig. 4). C’est cette dernière qui constituera plus tard l’Italie, la Provence, la Sardaigne et la Corse à l’Ouest et la Yougoslavie, la Grèce puis la Turquie à l’Est. La fracture entre l’Apulie et l’Afrique a eu pour conséquence l’ouverture d’une nouvelle mer appelée Méditerranée.
À la même époque, est observé un lent mouvement de fermeture de l’océan Téthys. Ce resserrement de la plaque africaine contre le continent eurasien aura pour conséquence la mise en place de l’immense chaîne montagneuse qui s’étend de l’Espagne jusqu’au Sud-Est de l’Asie et auquel appartient notamment les Alpes et l’Himalaya. Ainsi ces chaînes de montagnes sont toutes nées de la fermeture d’un même océan, la Téthys.
Sitographie
Gidon M.. Un atlas géologique des Alpes françaises. In GEOL-ALP [en ligne]. 2009 [consulté le 13 août 2019]. Disponibilité et accès sur : http://geol-alp.uiad.fr/