Au sein du massif du Queyras et plus particulièrement dans la vallée du Guil, des roches montrent une évolution métamorphique exceptionnelle.

En bordure du Guil, des gabbros métamorphisés sont observés (fig. 1). Ils sont issus d’ensembles ophiolitiques de l’ancien océan Alpin.

Ce métagabbro du Queyras montre deux types de déstabilisation minéralogique (fig. 2 & 3). En effet, le pyroxène, d’origine magmatique et présent initialement dans le gabbro, a été déstabilisé en un minéral bleu : le glaucophane. Cette transformation minéralogique traduit un passage de la roche initiale dans des conditions de haute pression et basse température définissant le faciès schiste bleu. La réaction minéralogique est question est la suivante : pyroxène + plagioclase + eau  glaucophane. Néanmoins, il est possible de remarquer que le pyroxène reste conservé. Ainsi cette réaction minéralogique n’a pas été complète. Comment expliquer un tel constat ?

Une seconde observation peut être notée. On remarque des glaucophanes recouverts par un autre minéral vert (fig. 2) : on parle de glaucophanes chloritisés. C’est alors que le métagabbro en faciès schiste bleu a connu une autre déstabilisation à l’origine de minéraux verts de chlorite ou d’actinote. Ceci caractérise le passage de la roche métamorphique dans de nouvelles conditions de pression et de température typiques du faciès schiste vert. Le métagabbro en faciès schiste bleu est revenu dans les conditions de surface, stoppant ainsi la transformation des pyroxènes en glaucophanes. Il s’agit d’une rétromorphose.

Bibliographie

Beaux J.-F., Platevoet B. & Fogelgesang J.-F.. Atlas de pétrologie. Dunod, 2011. 142 p.. ISBN 978-2100569359

Nicollet C.. Métamorphisme et géodynamique. Dunod, 2019. 336 p.. ISBN 978-2100806911