To Take Nature - La Nature sous toutes ses formes

Comment reconnaître les différents ordres d'Insectes ?

La super-classe des Hexapodes est un groupe des plus importants en nombre d’espèces sur Terre. En effet, plus d’un million d’espèces ont été découvertes à ce jour, et il resterait encore entre 2 et 30 millions d’espèces à recenser. Selon les estimations, les Hexapodes représenteraient 80% des espèces animales et sont observés au sein de tous les écosystèmes.

Dans les anciennes classifications, les aptérygotes comprenant les Protoures, Diploures et Collemboles étaient considérés comme des Insectes. Toutefois, l’emploi de nouveaux caractères par la systématique moderne a redessiné les classifications et les distinguent en deux classes au sein des Hexapodes, dont une regroupe les Insectes au sens strict.

Cependant, la classe des Insectes reste le groupe le plus diversifié et dénombre près de 1,3 millions d’espèces. Chaque année, environ 10 000 nouvelles espèces sont décrites. Les Insectes constituent 55% de la biodiversité actuelle et 85% de la biodiversité animale !  La classe des Insectes se compose de 32 ordres.

Dans cet article, nous chercherons à présenter les ordres d’Insectes et d’en donner, par la suite, un récapitulatif permettant de les reconnaître aisément.

Ephemeroptera : l’ordre le plus primitif des Insectes

Les Éphéméroptères, ou Éphémères et apparentés, sont considérés comme les Insectes ailés les plus primitifs. Ces animaux possèdent deux stades ailés. Tout d’abord, le subimago qui mue après quelques heures en un imago. En détails, les ailes des subimagos sont laiteuses et ont leur bord poilu.

Figure 1. Ephemera danica adulte femelle (crédit photo : Jeffdelonge).

Figure 1. Ephemera danica adulte femelle (crédit photo : Jeffdelonge).

Quant à l’imago (fig. 1), il a généralement des ailes translucides, parfois tachées de noires. Les ailes antérieures sont beaucoup plus grandes que les ailes postérieures. Certaines espèces sont sans ailes. L’abdomen présente une extrémité avec 2 ou 3 filaments annelés, souvent plus long que le corps. De plus, chez les mâles, les pattes antérieures sont longues et les yeux peuvent être subdivisés en deux parties bien visibles.

Figure 2. Yeux en turban d’un mâle adulte d’Éphémère (crédit photo : P. Falatico).

Figure 2. Yeux en turban d’un mâle adulte d’Éphémère (crédit photo : P. Falatico).

Chez certains espèce d’Éphémères, les mâles possèdent des yeux en turban (fig. 2). Il est possible de remarquer une subdivision de l’œil permettant de distinguer une grande et une petite facette.

Par ailleurs, les imagos ont une durée de vie courte. Leurs mandibules sont atrophiées ; ils ne s’alimentent pratiquement pas. Leur reproduction sexuée s’effectue lors d’un accouplement au sein d’un essaim en vol, sur ou juste au-dessus de l’eau. Les larves se développent dans l’eau et se nourrissent à partir de végétaux. Chez certaines espèces, les larves sont prédatrices. Cependant, elles possèdent toutes 3 cerques caudaux, même celles pour qui l’adulte n’en présente que deux. La respiration de ces Insectes est permise par des trachéo-branchies disposées latéralement au niveau de l’abdomen. La structure précise de ce système respiratoire est variable selon les espèces.

Un ordre très ancien d’Insectes : l’ordre des Plécoptères

L’ordre des Plecoptera, comprenant les Perles et apparentés, est un ordre très ancien des Insectes.

Figure 3. A : larve de Plécoptère (crédit photo : Totodu74) ; B : Plécoptère au stade imago (crédit photo : Trépas).

Figure 3. A : larve de Plécoptère (crédit photo : Totodu74) ; B : Plécoptère au stade imago (crédit photo : Trépas).

Généralement, la majorité des espèces ne montrent aucune différence entre la larve et l’adulte, hormis la présence d’ailes chez ce dernier stade (fig. 3). Les Plécoptères possèdent 2 cerques caudaux annelés ressemblant à des antennes. Par ailleurs, pour certaines espèces, les adultes ont des cerques réduits laissant apparaître des sortes de protubérances, leurs ailes antérieures sont étroites alors que leurs ailes postérieures sont plus larges. Lorsque que l’adulte est au repos, les ailes postérieures sont repliées sous les ailes antérieures, elles-mêmes superposées à plat (fig. 3B). Pour autant, ces Insectes pratiquent peu le vol.

À propos des larves, ces dernières effectuent leur développement dans le milieu aquatique. En effet, elles respirent par la peau ou par des trachéobranchies touffues situées généralement sur le thorax. Ces larves peuvent être prédatrices, ou elles s’alimentent à partir de plantes aquatiques. Enfin, souvent, les adultes ne se nourrissent pas.

Les Odonates : l'ordre des Libellules et Demoiselles

Figure 4. A : Crocothemis erythraea adulte ; B : Calopteryx virgo adulte mâle (crédits photos : E. Force).

Figure 4. A : Crocothemis erythraea adulte ; B : Calopteryx virgo adulte mâle (crédits photos : E. Force).

Les Odonates portent 2 grands yeux à facettes composés de plusieurs milliers d’ommatidies (fig. 4). Ceux-ci se touchent sur le dessus de la tête chez les Libellules (fig. 4A) et sont bien séparés dans le cas des Demoiselles (fig. 4B). Ces Insectes ont 2 paires de grandes ailes avec de nombreuses nervures. De plus, ces ailes sont de tailles différentes chez les Demoiselles ; alors qu’elles ne diffèrent peu chez les Libellules, hormis que la base des ailes postérieures est plus large que celle des ailes antérieures.

Les larves des Odonates sont aquatiques. Chez les Libellules, ces dernières respirent avec des trachéobranchies positionnées vers le rectum. Chez les Demoiselles, les larves ont un appareil respiratoire se composant de 3 branchies foliacées à l’extrémité du corps. De plus, ces larves saisissent leurs proies grâce à leur masque de capture qui peut se projeter très rapidement. Les larves, tout comme les adultes, sont strictement carnivores.

Le super-ordre des Orthoptéroïdes

Les Insectes de ce super ordre possèdent des pièces buccales broyeuses ainsi que deux paires d’ailes membraneuses avec de nombreuses nervures. Les ailes antérieures sont sclérifiées, et plus étroites que les ailes postérieures. Puis, ces animaux ont des cerques à l’extrémité de l’abdomen, dont certains sont annelés chez quelques espèces.

Blattoptera, l’ordre des Blattes et apparentés

Figure 5. Blatte adulte (crédit photo : L. Shih).

Figure 5. Blatte adulte (crédit photo : L. Shih).

Les Blattes sont des Insectes ayant un corps très nettement aplati (fig. 5). Elles ont des pièces buccales rabattues obliquement vers l’arrière et possèdent des cerques fusiformes annelés. Quelques espèces de cet ordre sont incapables de voler, celles qui le peuvent n’utilisent que rarement leurs ailes.

Figure 6. Blattella germanica femelle adulte portant son oothèque (crédit photo : A. Raschka).

Figure 6. Blattella germanica femelle adulte portant son oothèque (crédit photo : A. Raschka).

Les Blattoptères s’alimentent à partir de végétaux ou de débris. Les œufs sont pondus au sein d’une capsule protectrice appelée oothèque. Celle-ci est portée par la femelle à l’extrémité de son abdomen (fig. 6). L’oothèque est ensuite déposée juste avant l’éclosion des larves.

Les Forficules et apparentés, ou l’ordre des Dermaptères

Figure 7. Forficula auricularia adulte présentant des cerques en forme de pince et des élytres réduits (crédit photo : F. Welter-Schultes).

Figure 7. Forficula auricularia adulte présentant des cerques en forme de pince et des élytres réduits (crédit photo : F. Welter-Schultes).

Les Dermaptères sont facilement reconnaissables. Ces Insectes présentent généralement des cerques en forme de pince arquées. Les ailes antérieures sont résorbées en courts élytres sclérifiés chez les espèces possédant encore des ailes antérieures (fig. 7). En revanche les ailes postérieures membraneuses sont repliées plusieurs fois, tant dans le sens de la longueur que de la largeur. Ces ailes sont un peu plus longues que les ailes antérieures qui les surmontent.

Les Dermaptères s’alimentent à partir de végétaux tendres ou d’Insectes à téguments mous. Les Forficules pratiquent une parade nuptiale élaborée et montrent des soins parentaux à leur progénitures.

Mantodea, l’ordre des Mantes et apparentés

Figure 8. Mantis religiosa adulte (crédit photo : E. Force).

Figure 8. Mantis religiosa adulte (crédit photo : E. Force).

Les Mantoptères sont principalement observés dans les régions chaudes. Au sein de l’Europe tempérée, seule la Mante religieuse (Mantis religiosa) est constatée (fig. 8). Les membres antérieurs sont modifiés en pattes ravisseuses typiques de cet ordre : la hanche est allongée et le fémur porte 2 rangées d’épines pointues sur son bord inférieur entre lesquelles le tibia peut se ranger. De plus, le premier segment du thorax est allongé, le point d’insertion des pattes ravisseuses est reporté vers l’avant. Ces pattes sont d’une part utilisées pour la capture de proies, mais servent également à se mouvoir.

Ces Insectes sont des chasseurs à l’affût. Ils se nourrissent généralement d’autres Insectes vivants. Les œufs sont pondus dans une oothèque d’écume durcie faisant quelques centimètres de long.

L’ordre des Termites et apparentés : les Isoptères

Figure 9. A : colonie de Termites (Coptotermes formosanus shiraki) ; B : Coptotermes formosanus shiraki non sexuées (crédits photos : S. Bauer).

Figure 9. A : colonie de Termites (Coptotermes formosanus shiraki) ; B : Coptotermes formosanus shiraki non sexuées (crédits photos : S. Bauer).

L’ordre des Isoptera comporte des Insectes dits eusociaux. Ces derniers établissent des colonies. Les Termites et apparentés présentent un corps souvent blanchâtre, avec des téguments très mous (fig. 9). Les individus sexués, représentés par les rois et reines au sein de la colonie, possèdent temporairement des ailes. Les autres individus de la colonie sont maintenus au stade larvaire durant la totalité de leur vie. 

Ces Insectes s’alimentent principalement à partir de bois. L’accouplement de ces animaux s’effectue après l’essaimage, réunissant de nombreux individus sexués.

L’ordre des Embioptères ou Embies

Figure 10. Embia ramburi adulte (crédit photo : F. Hecker).

Figure 10. Embia ramburi adulte (crédit photo : F. Hecker).

Tout comme les Termites, les Embioptera sont majoritairement observés dans les régions chaudes. Ils sont fins, circulaires et généralement aptères (fig. 10). Ils possèdent des tarses antérieurs très dilatés au sein desquels se logent des glandes séricigènes. Ces glandes permettent aux Embies de produire des fourreaux de soie circulaires leur servant d’abris.

Ces Insectes se nourrissent de feuilles mortes au sol.

Les Phasmatidés, l’ordre des Phasmes et apparentés

Figure 11. A : Medauroidea extradentata adulte (crédit photo : Dragus) ; B : Phyllium giganteum adulte (crédit photo : B. Dupont).

Figure 11. A : Medauroidea extradentata adulte (crédit photo : Dragus) ; B : Phyllium giganteum adulte (crédit photo : B. Dupont).

Les Phasmes et apparentés ont des formes très variées bien que leur morphologie rappelle celle d’une branche ou d’une feuille (fig. 11). Ils possèdent un corps allongé, des pattes longues et fines leur permettant de ce camoufler dans la végétation.

De plus, ces Insectes se déplacent lentement et s’alimentent à partir de feuilles d’arbustes au sein desquels ils s’abritent. Beaucoup d’espèces pratique une reproduction asexuée par parthénogenèse.

L’ordre des Sauterelles, Criquets et apparentés : les Orthoptères

Figure 12. A : Dectitus verrucivorus adulte (crédit photo : E. Force) ; B : Chorthippus brunneus adulte avec vue sur ses pièces buccales (crédit photo : S. Heusser).

Figure 12. A : Dectitus verrucivorus adulte (crédit photo : E. Force) ; B : Chorthippus brunneus adulte avec vue sur ses pièces buccales (crédit photo : S. Heusser).

L’ordre des Orthoptera est un ordre riche en espèces. Ces Insectes se caractérisent par un corps généralement un peu comprimé latéralement. Puis, les pattes postérieures sont très puissantes permettant le saut chez la plupart des Orthoptères (fig. 12A). Les ailes postérieures sont de grande taille et membraneuses. Elles sont également repliées longitudinalement au repos, et sont protégées sous les ailes antérieures sclérifiées et étroites. D’ailleurs, ces dernières sont parfois très réduites chez certaines espèces. De plus, les pièces buccales sont broyeuses et se dirigent vers le bas de l’individu (fig. 12B). Les cerques à l’extrémité de l’abdomen sont constitués d’une seule pièce et sont fréquemment incurvés.

Quant aux larves, elles présentent des ailes très réduites. Les ébauches d’ailes postérieures sont élargies en éventail et couvrent partiellement les ébauches d’ailes antérieures.

Par ailleurs, deux sous-ordres existent chez les Orthoptères. Ils se distinguent par leurs antennes. En effet, le sous-ordre des Ensifera se caractérise par des Insectes ayant des antennes plus longues que le corps. Les femelles possèdent également un ovipositeur aplati latéralement. Le chant des Ensifères est souvent produit par les ailes ; les organes auditifs, ou tympans, sont positionnés dans l’articulation des pattes antérieures.

L’autre sous-ordre, celui des Caelifera, se définit par la présence d’antennes plus courtes que le corps. Chez les femelles, l’ovipositeur est court et formé de 4 plaques en forme de tenaille. Le chant des Caelifères est souvent généré par le frottement du fémur des pattes postérieures sur les ailes. Les tympans sont situés de chaque côté de la base de l’abdomen.

Alors que les Ensifères comptent des espèces herbivores, prédatrices voire omnivores, les Caelifères sont pour la grande majorité herbivores.

L’ordre des Psocoptères ou des Psoques

Figure 13. A : Graphopsocus cruciatus adulte au repos (crédit photo : K. Schulz) ; B : Graphopsocus cruciatus adulte en vol (crédit photo : H. Elven).

Figure 13. A : Graphopsocus cruciatus adulte au repos (crédit photo : K. Schulz) ; B : Graphopsocus cruciatus adulte en vol (crédit photo : H. Elven).

Les Psoques et apparentés ne possèdent pas de critères morphologiques très discriminants comparés aux autres Insectes. Néanmoins, ils mesurent au plus 5 mm et ont généralement une tête globuleuse avec des pièces buccales broyeuses, bien que les maxilles soient partiellement en forme de stylet typique des appareils buccaux suceurs (fig. 13A). Les ailes n’ont pas une taille identique et sont liées en vol : le bord des ailes postérieures s’imbrique dans une rainure du bord de fuite des ailes antérieures (fig. 13B).

Les Psoques se trouvent sur les branches et troncs d’arbres, quelques espèces sont également observées au sein des habitations. Généralement, ils se nourrissent de mycélium de champignons, d’algues ainsi que de lichens.

Les Thysanoptères, l’ordre des Thrips et apparentés

Figure 14. Thrips tabaci adulte en microcopie optique (crédit photo : D. Alston).

Figure 14. Thrips tabaci adulte en microcopie optique (crédit photo : D. Alston).

Les Thysonoptera sont des Insectes discrets mesurant 1 à 2 mm. Ils se caractérisent par un corps mince et aplati, des ailes étroites bordées de longues franges (fig. 14). Aussi, les griffes à l’extrémité des pieds sont sous forme de vésicules. Ces Insectes sont piqueurs-suceurs, leur appareil buccal se compose de 3 soies regroupées : la mandibule gauche et les 2 maxilles sont accolées, la mandibule droite est réduite. De plus, ces pièces buccales sont entourées de lèvres supérieure et inférieure coniques, et se fixent sur la face inférieure de la tête.

Les Thrips s’alimentent à partir de cellules végétales, de spores de champignons ou d’Insectes à téguments mous comme des Pucerons.

Phthiraptera, l’ordre des Poux

Les Poux sont des organismes mesurant rarement plus de 5 mm. Ce sont des parasites très spécialisés d’Oiseaux ainsi que de Mammifères. Ils possèdent un corps fortement aplati et des pattes à crochets avec lesquelles ils se fixent au plumage ou au pelage par l’élaboration d’un mastic.

Les larves et les adultes possèdent le même mode de vie.

Figure 15. A : Craspedorrhynchus sp. adulte femelle en vue ventrale observée au microscope optique (crédit photo : A. Grandón-Ojeda) ; B : Pediculus humanus capitis adulte mâle (crédit photo : G. San Martin).

Figure 15. A : Craspedorrhynchus sp. adulte femelle en vue ventrale observée au microscope optique (crédit photo : A. Grandón-Ojeda) ; B : Pediculus humanus capitis adulte mâle (crédit photo : G. San Martin).

Deux sous-ordres sont distinguables selon les pièces buccales. Les Mallophages, ou Mallophaga, sont des Poux broyeurs (fig. 15A). Ils portent des pièces buccales de type broyeur et se trouvent principalement sur les Oiseaux. Ils s’alimentent à partir de débris de peau et de matières kératinisées telles que les plumes.

Les Anoploures, ou Anoplura, sont des Poux suceurs (fig. 15B). Ils possèdent des pièces buccales de type suceur et se nourrissent à partir du sang de leur hôte.

L’ordre des Hétéroptères ou des Punaises

Figure 16. A : Palomena prasina en vue ventrale latérale (crédit photo : C. Kahle) ; B : Palomena prasina en vue dorsale (crédit photo : A. Karwath).

Figure 16. A : Palomena prasina en vue ventrale latérale (crédit photo : C. Kahle) ; B : Palomena prasina en vue dorsale (crédit photo : A. Karwath).

Les Punaises et apparentés, anciennement connu sous le nom d’Hémiptères, sont des Insectes à pièces buccales de type piqueuses-suceuses. Les mandibules et maxilles sont modifiées en soies piqueuses enveloppées dans la lèvre inférieure au repos. Lors de l’aspiration du liquide nutritif, la lèvre inférieure est rabattue en arrière. De plus, le rostre d’aspiration se situe à l’avant de la face inférieure de la tête et se trouve rabattu à l’arrière au repos (fig. 16A). Les ailes antérieures montrent un renforcement à leur base, et à leur extrémité, elles sont membraneuses tout comme les ailes postérieures. Au repos, les zones membraneuses des ailes antérieures se superposent formant un losange généralement foncé dans la partie postérieure du corps (fig. 16B).

La majorité des espèces de Punaises sont herbivores, certaines sont prédatrices et très peu sont hématophages. Aussi, ces Insectes occupent divers milieux : aquatique, terrestre et amphibie.

Les Auchenorrhyncha, l’ordre des Cigales et Cicadelles

Figure 17. A : Cicada orni adulte (crédit photo : Sputniktilt) ; B : Cicadella viridis adulte (crédit phot : L. Sanchez).

Figure 17. A : Cicada orni adulte (crédit photo : Sputniktilt) ; B : Cicadella viridis adulte (crédit phot : L. Sanchez).

Les Auchenorrhyncha sont des Insectes avec un rostre suceur situé à l’arrière de la face inférieure de la tête. Les ailes antérieures sont renforcées comparées aux ailes postérieures. Au repos, ces ailes sont tenues en dièdre sur l’abdomen. De plus, les antennes sont formées d’une base élargies sur les trois premiers articles et se prolonge par un filament (fig. 17). Ces Insectes ont des tarses constitués de 3 articles et présentent une bonne aptitude au saut. En effet, ils possèdent des fémurs et tibias souvent allongés avec une musculature cachée dans le thorax (fig. 17). Certaines espèces émettent des sons par cymbalisation, alors que la plupart communique via des vibrations du support sur lequel ils se trouvent.

Les Cigales et Cicadelles sont herbivores.

Sternorrhyncha, l’ordre des Pucerons, Cochenilles et apparentés

Ces Insectes possèdent plusieurs critères communs avec les Cigales et Cicadelles. Néanmoins, ils se démarquent par des tarses à seulement 1 à 2 articles et par des antennes à nombreux articles sans filament terminal.

L’ensemble de ces animaux s’alimentent à partir de plantes en suçant leurs sèves.

De plus, cet ordre se divise en quatre sous-ordres.

Le sous-ordre des Aphidinés ou Pucerons

Figure 18. Macrosiphum rosae juvéniles et adultes (crédit photo : E. Force).

Figure 18. Macrosiphum rosae juvéniles et adultes (crédit photo : E. Force).

Certains Pucerons ont des ailes transparentes, d’autres n’en possèdent pas. Ils montrent cependant des siphons dorsaux en forme de bouton, massue voire tube (fig. 18).

Lors de la rencontre d’un prédateur, les Pucerons excrètent une goutte de liquide collant. Par ailleurs, une majorité des espèces connaissent une alternance de générations sexuées et de générations parthénogénétiques formées de femelles.

Psyllina, le sous-ordre des Psylles

Figure 19. Psylla alni adulte (crédit photo : S. Rae).

Figure 19. Psylla alni adulte (crédit photo : S. Rae).

Les Psylles dont des Insectes ayant des fémurs postérieurs renflés indiquant une bonne aptitude au saut (fig. 19). 

Le sous-ordre des Aleurodes : les Aleyrodinés

Figure 20. Trialeurodes vaporariorum adulte (crédit photo : G. Bohne).

Figure 20. Trialeurodes vaporariorum adulte (crédit photo : G. Bohne).

Les Aleurodes arborent des ailes couvertes de cire blanche poudreuse et les tiennent en dièdre au-dessus de l’abdomen (fig. 20).

Le sous-ordre des Coccines ou Cochenilles

Figure 21. A : Orthezia annae femelle (crédit photo : K. Schulz) ; B : Ortheziidae mâle (crédit photo : L. Delattre).

Figure 21. A : Orthezia annae femelle (crédit photo : K. Schulz) ; B : Ortheziidae mâle (crédit photo : L. Delattre).

Ces Insectes montrent un dimorphisme sexuel : les mâles sont de très petite taille et ailés, alors que les femelles sont aptères et souvent immobiles sous une coque rigide fixée à la plante nourricière (fig. 21).

L’ordre des Mégaloptères ou des Sialis et apparentés

Figure 22. A : adulte de Sialis lutaria (crédit photo : J. Kole) ; B : larve de Sialis lutaria (crédit photo : A. Karwhat).

Figure 22. A : adulte de Sialis lutaria (crédit photo : J. Kole) ; B : larve de Sialis lutaria (crédit photo : A. Karwhat).

Ces Insectes de couleur foncée montrent au repos des ailes tenues en dièdre (fig. 22A). De plus, les adultes ne s’alimentent pratiquement pas bienqu’ils ont des pièces buccales broyeuses. Les larves sont aquatiques et prédatrices. Elles possèdent de longues trachéo-branchies annelées sur les côtés de l’abdomen (fig. 22B).

Raphidioptera, l’ordre des Raphidies et apparentés

Figure 23. Phaeostigma notata adulte (crédit photo : F. Vassen).

Figure 23. Phaeostigma notata adulte (crédit photo : F. Vassen).

Les Raphidies sont distinguables par leur « cou » de grande taille, correspondant précisément à l’allongement du prothorax (fig. 23). Les pattes antérieures sont fixées à l’arrière du protorax.

L’ordre des Névroptères ou des Chrysopes, Fourmillions et Hémérobes

Figure 24. A : adulte de Myrmeleon formicarius (crédit photo : G. San Martin) ; B : larve de Myrmeleon formicarius (crédit photo : Aiwok).

Figure 24. A : adulte de Myrmeleon formicarius (crédit photo : G. San Martin) ; B : larve de Myrmeleon formicarius (crédit photo : Aiwok).

Les Névroptères possèdent 2 paires d’ailes à nervation dense, généralement semblables (fig. 24A). Les adultes ont des pièces buccales broyeuses tandis que les larves portent des mandibules et maxilles soudées et transformées en pinces d’aspiration (fig. 24B). De plus, la plupart des larves effectuent leur développement en milieu aérien, quelques-unes sont aquatiques.

Les larves, tout comme les imagos, sont des Insectes prédateurs.

L’ordre des Coléoptères

Figure 25. Coccinella septempunctata adulte (crédit photo : E. Force).

Figure 25. Coccinella septempunctata adulte (crédit photo : E. Force).

Ces Insectes montrent des ailes antérieure transformées en élytres solides. Par ailleurs, les ailes postérieures sont membraneuses et plus longues. Elles sont repliées et cachées sont les élytres (fig. 25). Lors de l’envol, les élytres sont légèrement soulevés, les ailes postérieures se déploient ensuite.

Strepsiptera, l’ordre des Stepsitères

Figure 26. A : adulte male de Corioxenidae (crédit photo : M. Quinn) ; B : femelle de Stylops melittae parasitant une Abeille (crédit photo : Aiwok) ; C : male de Stylops melittae s’accouplant avec une femelle située dans l’abdomen d’une Abeille (crédit photo : Aiwok).

Figure 26. A : adulte male de Corioxenidae (crédit photo : M. Quinn) ; B : femelle de Stylops melittae parasitant une Abeille (crédit photo : Aiwok) ; C : male de Stylops melittae s’accouplant avec une femelle située dans l’abdomen d’une Abeille (crédit photo : Aiwok).

Ces animaux sont des parasites. Les mâles adultes possèdent de grandes ailes postérieures élargies en éventail ainsi que de petits balanciers correspondant aux ailes antérieures transformées (fig. 26A). Les femelles, quant à elles, restent durant tout leur vie adulte au sein de leur hôte sous la forme de ver (fig. 26B). Ces parasites font leur développement dans l’abdomen des Cigales, des Guêpes ou encore des Abeilles (fig. 26C). Bien que ces Insectes ne tuent pas leur hôte, ils conduisent à la stérilité des individus parasités.

L’ordre des Mécoptères ou des Panorpes et Borées

Figure 27. Panorpa communis adulte mâle (crédit photo : M. Houmøller).

Figure 27. Panorpa communis adulte mâle (crédit photo : M. Houmøller).

Les Panorpes et Borées se caractérisent par une tête allongée vers le bas ainsi qu’un long rostre au bout duquel se situent les pièces buccales de type broyeur (fig. 27). Les deux paires d’ailes ont une nervation très dense, sont identiques voire parfois réduites.

Ces Insectes s’alimentent à partir de proies vivantes, mais également de cadavres ou de plantes.

L’ordre des Puces et apparentés, les Siphonaptères

Figure 28. Ctenocephalides canis adulte observé au microscope optique (crédit photo : L. Fernandez Garcia).

Figure 28. Ctenocephalides canis adulte observé au microscope optique (crédit photo : L. Fernandez Garcia).

Les Siphonaptères se distinguent par un corps très aplati latéralement et par l’absence d’ailes. Un bon nombre d’espèces portent une rangée d’épines pectinées sur la tête ou en bordure du pronotum. Ces épines permettent un ancrage de l’Insecte dans le pelage ou le plumage de son hôte (fig. 28). De plus, les pièces buccales sont transformées en organe piqueur-suceur chez les adultes.

Les adultes sont hématophages, alors les larves vermiformes sont détritivores dans les nids des hôtes.

Diptera, l’ordre des Mouches, Moustiques et apparentés

Les Diptères présentent des ailes antérieures développées alors que les ailes postérieures sont réduites à de petits balanciers servant à la stabilisation de la position en vol.

Les Nématocères ou le sous-ordre des Moustiques et Tipules

Figure 29. Aedes albopictus femelle (crédit photo : J. Gathany).

Figure 29. Aedes albopictus femelle (crédit photo : J. Gathany).

Ces Insectes sont généralement filiformes, montrent des antennes avec de nombreux articles et parfois plumeuses (fig. 29). Les pièces buccales sont caractérisées par un rostre piqueur pour l’aspiration du sang ou du contenu d’un autre Insecte.

Le sous-ordre des Brachycères ou des Mouches

Figure 30. A : Eristalinus aeneus adulte (crédit photo : E. Force) ; B : larve de Musca domestica orientée avec la tête en haut de la photographie (crédit photo : P. Krok).

Figure 30. A : Eristalinus aeneus adulte (crédit photo : E. Force) ; B : larve de Musca domestica orientée avec la tête en haut de la photographie (crédit photo : P. Krok).

Les antennes des Mouches ne portent que 5 articles au maximum et sont prolongées par un long filament. Les pièces buccales des adultes sont de type suceur et forme une trompe (fig. 30A). Cette dernière permet le prélèvement de nectar et d’autres liquides sucrés. Quant aux larves, celles-ci possèdent des pattes rudimentaires pour certaines espèces, voire une absence totale pour d’autres. De plus, la tête des larves est également en grande partie atrophiée (fig. 30B).  

L’ordre des Hyménoptères, un des plus vastes ordres d’Insectes

Les Hyménoptères présentent des ailes antérieures et postérieures membraneuses et liées en vol par une rangée de petits crochets positionnés sur le bord de l’aile postérieure.

Le sous-ordre des Symphytes

Figure 31. Adulte de Urocerus gigas (crédit photo : E. Force).

Figure 31. Adulte de Urocerus gigas (crédit photo : E. Force).

Les Symphytes sont des Hyménoptères ayant un thorax et un abdomen liés (fig. 31).

Le sous-ordre des Apocrites

Figure 32. Apis mellifera adulte (crédit photo : E. Force).

Figure 32. Apis mellifera adulte (crédit photo : E. Force).

Ces Insectes se caractérisent par un fort étranglement entre les segments 1 et 2 de l’abdomen (fig. 32). Le premier segment de l’abdomen est fusionné au thorax formant ainsi le propodéum.

Par ailleurs, ce sous-ordre des Apocrites est également divisé en deux groupes : les Térébrants et Aculéates. Le premier groupe est discernable par les femelles ayant un long ovipositeur, tandis que pour le second groupe, les femelles portent un aiguillon défensif aussi appelé dard.

L’ensemble des Hyménoptères porte des pièces buccales de type lécheur-suceur permettant une alimentation à partir de liquides tels que le nectar.

Figure 33. A : larve de Arge pagana (crédit photo : E. Force) ; B : larve de Diastrophus nebulosus (crédit photo : B. Moisset).

Figure 33. A : larve de Arge pagana (crédit photo : E. Force) ; B : larve de Diastrophus nebulosus (crédit photo : B. Moisset).

Concernant les larves, les Symphites ressemblent à des chenilles (fig. 33A), les Apocrites sont semblables à des vers (fig. 33B). Les premières sont phytophages, les secondes sont des parasites de plantes ou d’animaux et peuvent être nourries par les adultes.

L’ordre des Phryganes, les Trichoptères

Figure 34. A : adulte de Hydropsyche pellucidula (crédit photo : J. K. Lindsey) ; B : larve de Trichoptère (crédit photo : M. Gajic).

Figure 34. A : adulte de Hydropsyche pellucidula (crédit photo : J. K. Lindsey) ; B : larve de Trichoptère (crédit photo : M. Gajic).

Les Phryganes sont des Insectes arborant des couleurs généralement brunâtres. Leurs ailes sont disposées en dièdre au repos (fig. 34A). Elles sont velues et non recouvertes d’écailles. De plus, les pièces buccales des adultes sont très atrophiées, ils peuvent seulement se nourrir à partir de liquides. Quant aux larves, ces dernières présentent un développement s’effectuant en milieu aquatique : elles possèdent souvent des trachéo-branchies filiformes sur les côtés de l’abdomen (fig. 34B). De plus, les larves s’alimentent de plantes aquatiques ou encore d’invertébrés. Elles s’abritent dans des fourreaux de soie recouvert à l’extérieure par de petites pierres ou débris de végétaux, mais peuvent aussi tisser leur toile.

Lepidoptera, l’ordre des Papillons

Figure 35. A : Aglais io adulte ; B : Nymphalis antiopa adulte ; C : Sphinx ligustri adulte (crédits photos : E. Force).

Figure 35. A : Aglais io adulte ; B : Nymphalis antiopa adulte ; C : Sphinx ligustri adulte (crédits photos : E. Force).

Les Papillons ont souvent des ailes de grande taille densément recouvertes d’écailles. Ces ailes peuvent présenter des couleurs chatoyantes avec parfois des motifs remarquables (fig. 35). Ces derniers sont pris en considération pour l’identification d’un partenaire sexuel, et peuvent aussi contribuer au camouflage des individus. En détail, chaque écaille est unicolore, cette coloration est dépendante de la pigmentation mais également de la structure de leur surface (à l’origine d’irisation pour certaines espèces). Concernant les pièces buccales, seules les parties de la mâchoire inférieure subsistent et constituent chacune un demi-tube. Ensemble, ces demi-tubes composent une longue trompe de succion, qui au repos est enroulée. Ces pièces buccales permettent le prélèvement de liquides tels que le nectar, d’autres espèces peuvent aussi s’alimenter à partir de matières fécales ou de fruits fermentés.

Les larves, aussi nommées chenilles, sont herbivores. La nymphose se déroule dans un cocon tissé au préalable ou bien à l’air libre.

Figure 36. Tableau récapitulatif des différents ordres d’Insectes (illustration : E. Force).  En rouge : super-ordre, en bleu : ordres, en vert : sous-ordres.

Figure 36. Tableau récapitulatif des différents ordres d’Insectes (illustration : E. Force). En rouge : super-ordre, en bleu : ordres, en vert : sous-ordres.

Pour résumé, un tableau récapitule les différents critères morphologiques propres à chaque ordre d’Insectes (fig. 36).

Par ailleurs, une clé de détermination des principaux ordres d’Insectes est disponible au lien suivant : https://totakenature.fr/tagclesdedetermination-cle_de_determination_des_principaux_ordres_d_insectes.html

 

Bibliographie et sitographie

Bellmann H.. 450 Insectes. Delachaux & Niestlé, 2017. 256 p.. ISBN 978-2603025697

Lafont R. & Toullec J.-Y.. Insectes. In Universalis éducation [en ligne]. Encyclopaedia Universalis [consulté le 2 avril 2023]. Disponibilité et accès sur : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/insectes/

Leraut P.. Le guide entomologique. Delachaux & Niestlé, 2012. 528 p.. ISBN 978-2603019085

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :