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Un peu de physiologie animale : cas du Lombric commun, une Annélide oligochète

Figure 1. Morphologie du Lombric en vue dorsale (crédit photo : E. Force).

Figure 1. Morphologie du Lombric en vue dorsale (crédit photo : E. Force).

Le Lombric commun, Lumbricus terrestris L., est l’Annélide qui nous est le plus familier. Néanmoins, il n’est pas le plus représentatif des formes variées présentes dans cet embranchement. Les Annélides sont actuellement un des phyla les plus diversifiés, possédant également plusieurs adaptations majeures qui ont assuré leur succès. Ces animaux dérivent, comme les Arthropodes, d’un Ver plat. L’une des caractéristiques des plus évidentes est la présence de segments ou métamères visibles lorsqu’on examine leur anatomie externe (fig. 1). De plus, un examen attentif de leur anatomie interne révèle également cette segmentation. Les organes internes sont répétés dans chaque métamères (fig. 2).

Figure 2. Coupe longitudinale antérieure de Lumbricus terrestris L. (crédit photo : E. Force, collection P. Labrot).

Figure 2. Coupe longitudinale antérieure de Lumbricus terrestris L. (crédit photo : E. Force, collection P. Labrot).

Les trois premiers segments à l’extrémité antérieure du canal alimentaire forment la région orale menant au pharynx dont la paroi est épaisse. De par sa musculature, le pharynx est connecté à la paroi du corps. L’œsophage ayant une paroi plus fine, s’étend du sixième segment au quatorzième segment. À la suite de cet organe, se trouve le jabot (segment 17 à 19) puis le gésier musculeux qui permet de broyer la nourriture grâce à de petites pierres. L’intestin parcourt le reste de l’organisme (fig. 2). Il possède une enveloppe lâche de cellules chloragogènes. Ces dernières sont des cellules péritonéales modifiées. Elles fonctionnent comme un foie permettant ainsi de synthétiser et de stocker des graisses et du glycogène. Le typhlosole est un repli longitudinal dorsal ayant pour rôle d’accroitre la surface d’absorption (fig. 3).

Figure 3. Coupe transversale de Lumbricus terrestris L. (crédit photo : E. Force, collection personnelle).

Figure 3. Coupe transversale de Lumbricus terrestris L. (crédit photo : E. Force, collection personnelle).

Quant au système circulatoire, celui-ci est fermé et développé avec des éléments contractiles, des réseaux de vaisseaux et de capillaires. Localisé sur la surface supérieure de l’appareil digestif, le vaisseau dorsal contractile fait circuler le sang de la région postérieure à la région antérieure. Cinq cœurs également dits crosses aortiques sont remarqués au niveau des métamères 7 à 11 (fig. 2). Cependant, il faut ici nuancer le terme « cœur » car cela implique que ces organes sont les seules régions à pomper le sang. Or, les éléments contractiles sont présents dans toutes les principales composantes du système circulatoire. Plus en détails, le vaisseau dorsal transportant le sang vers l’avant de l’organisme, se ramifie en capillaires au niveau de la paroi pharyngienne. Ensuite, le sang passe dans les cinq cœurs afin de rejoindre le vaisseau sanguin ventral. Celui-ci achemine le sang tout le long de la face ventrale puis se divise vers l’intestin ainsi que vers le système excréteur.

 

Concernant le système respiratoire, il n’y a pas d’organes respiratoires spécialisés. La respiration est faite par une simple diffusion à travers le tégument. Le sang contient un pigment permettant le transport de l’oxygène : l'érythrocruorine, un pigment voisin de l’hémoglobine.

 

Le système excréteur se résume en une paire de métanéphridies présente dans chaque segment excepté les trois premiers ainsi que les trois derniers (fig. 2). Plus précisément, un petit néphrostome (entonnoir avec une frange de cils) est fixé à la face antérieure du septum. Celui-ci guide les déchets de l'organisme à travers le septum, tube cilié et disposé en spirale, qui se trouve dans le métamère suivant. Ce tube s’ouvre en direction de l’extérieur sur le néphridiopore de ce même segment.

 

Le système reproducteur possède trois grosses vésicules séminales faisant partie du système reproducteur mâle et stockant le sperme avant qu’il ne soit libéré. Ce dernier est émis par deux petits testicules situés au niveau des septa entre le neuvième et le dixième segment puis entre le dixième et le onzième métamère, dans les vésicules séminales. Lorsque les spermatozoïdes ont atteint la maturité, ils passeront à travers des canaux ciliés puis à travers le canal déférent afin de sortir par les ouvertures génitales mâles. À l’opposé, le système reproducteur femelle est quant à lui difficile à observer. Toutefois, il en n’est pas moins plus simple. Les ovules sont libérés de l’ovaire puis transitent par le canal situé sur les septums adjacents. Ensuite, ils passent dans l’oviducte et quitte l’organisme par l’ouverture génitale femelle.

 

Le système nerveux se compose de ganglions cérébroïdes situés au-dessus de la cavité buccale (fig. 2). De ces derniers partent deux nerfs connectifs latéraux. Ils descendent et se rattachent aux ganglions sous-œsophagiens. Une longue chaîne nerveuse ventrale s'en suit.

Figure 4. Coupe transversale d’épiderme de Lumbricus terrestris L. (crédit photo : E. Force, collection personnelle).

Figure 4. Coupe transversale d’épiderme de Lumbricus terrestris L. (crédit photo : E. Force, collection personnelle).

Pour finir, à un niveau tégumentaire, on trouve sous la cuticule l’épiderme constitué de cellules épithéliales. Sont présentes également des couches de tissus musculaires. La couche la plus externe (proche de l’épiderme), est la couche de muscles circulaires (fig. 4). La contraction de ces muscles provoque une diminution du diamètre de l’organisme. Puis, la couche musculaire la plus épaisse est la couche de muscles longitudinaux. La contraction de ces muscles engendre un rétrécissement en longueur de l’animal. La contraction simultanée de ces deux couches de tissus musculaires permet au Lombric commun de se mouvoir. Son mode de déplacement est appelé reptation.

 

Bibliographie et sitographie

 

Heusser S. & Dupuy H.-G.. Le plan d’organisation du Lombric par l’histologie. In Atlas de biologie animale. Dunod, 2015. pp. 17-18. ISBN 978-2-10-071233-5

 

Manaranche R.. Annélides. In Universalis éducation [en ligne]. Encyclopaedia Universalis, 2018 [consulté le 16 octobre 2019]. Disponibilité et accès sur : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/annelides/

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